Cette semaine j’ai décidé de vous proposer une série d’emails que j’ai écrit il y a trois ans et demi. Bien avant l’Atelier.
À l’origine, c’était un programme de dix emails qui présentaient dix conférences qui m’ont inspiré pour écrire mon livre. Je m’étais dit que ce serait une bonne manière d’en faire la promo. Je venais de finir le premier jet et je me disais que je sortirai le livre d’ici décembre 2018 grand max.
Le plan a échoué.
J’avais donc créé une page qui s’appelait Une conf de ouf par jour. Si ça se trouve tu m’as découvert comme ça.
Maintenant que le livre est enfin publié, je me suis dit que c’était le moment de te faire (re)découvrir cette série de conférences.
On commence avec le premier qui parle de Brené Brown. Cette conférence (et son autrice) est une des plus grandes inspirations de mon livre. Sur les douze principes que j’y développe, le septième et le dixième reposent énormément sur ses travaux.
Conférence #1 | Le pouvoir de la vulnérabilité selon Brene Brown
Pourquoi cette conférence ?
S'il ne devait en rester qu'une seule ce serait celle-ci. Car elle est étonnamment relativement peu connue autour de moi. Je suis même prêt à parier que si vous connaissez toutes les conférences de ce programme sauf une...ce sera celle-ci.
Je l'ai donc découverte parce que j'écumais le site de TED pour trouver de la matière pour mon propre livre. Et j'ai pris une claque instantanée.
Après, étant donnée qu'elle fait partie des 10 TED les plus vues de l'histoire, peut-être que je suis simplement passé inexplicablement à côté.
Ce que vous y apprendrez
Ce qu'est la vulnérabilité et à quoi ça sert. (Oui j'ai bien dit "à quoi ça sert").
Le secret (scientifiquement mesuré) des gens qui ont un énorme amour pour eux-mêmes.
Pourquoi la vulnérabilité est une force positive à embrasser et non quelque chose qu'il faut fuir.
Résumé de la conférence
Brené Brown commence par nous raconter ce qui dans son chemin académique l'a menée à conduire des recherches sur la honte et la vulnérabilité. Avant de nous livrer les résultats de ses découvertes.
Le premier résultat : elle a trouvé une seule et unique variable qui distinguait les personnes qui avaient un énorme amour de soi de celles qui luttent pour s'aimer. Et cette variable est décevante :les gens qui s'aiment croient qu'ils sont dignes d'amour. C'est tout.
Le second résultat : elle a trouvé deux points communs à ces gens qui s'aiment.Le premier est le courage. Au sens latin du terme : affirmer qui on est avec son coeur entier. Par conséquent, ils ont le courage de l'imperfection. Ce qui leur permet de s'autoriser à être ce qu'ils sont plutôt que d'essayer d'être ce qu'ils sont supposés être.
Troisième résultat : le second point commun est le sujet de la conférence.Ils ont pour point commun d'embrasser sereinement la vulnérabilité. Non pas qu'ils aiment la vulnérabilité. Les gens qui ont une petite estime d'eux-mêmes ressentent la vulnérabilité comme une torture. Mais, eux, la ressentent ni comme une torture ni comme quelque chose d'agréable. Ils la ressentent comme quelque chose de nécessaire. La capacité à dire "je t'aime" en premier par exemple. La capacité à prendre un chemin sans garanties.
Quatrième résultat :il est impossible de diminuer la vulnérabilité sans diminuer le bonheur. Il est impossible de choisir de ressentir moins de souffrance sans automatiquement ressentir moins de plaisir. Il est impossible de trier les émotions que l'on veut ressentir. Si vous essayez de diminuer vos émotions "négatives" vous allez en même temps diminuer vos émotions "positives". Voilà pourquoi il est si important d'apprendre à accepter la vulnérabilité : elle est également le moteur de la joie et de la connexion avec les autres.
Cinquième résultat : la seule manière de se connecter profondément à quelqu'un est de vous montrer réciproquement vulnérables l'un et l'autre.
Ce que j'aime dans cette conférence
J'aime particulièrement la démarche scientifique de Brené Brown. Elle ne parle pas de son intuition : elle se repose sur des années de recherche pour présenter des résultats. Un des grands problèmes du milieu du développement personnel c'est que beaucoup d'auteurs se fondent uniquement sur leur intuition et leur expérience pour prodiguer des conseils.
Or, ça se saurait si on était vraiment capable de comprendre la vie avec notre intuition. Voilà pourquoi, n'étant pas moi-même chercheur, j'essaie de faire reposer une grosse partie de ce que je dis sur les résultats de chercheurs comme Brené Brown. Nous vivons une époque incroyable où des chercheurs vulgarisent la pensée d'autres chercheurs et nous permettent en retour de vulgariser cette pensée.
Cela n'empêche pas d'ancrer la réflexion dans sa vie personnelle et son intuition mais il est nécessaire de se reposer sur la science pour nous aiguiller.Sinon on tombe encore et encore dans les mêmes pièges. C'est d'ailleurs un autre résultat que nous enseigne la science : la personne moyenne ne sait pas qu'elle est moyenne. Tout le monde se sent spécial, que ce soit positivement (plus rare) ou négativement (ultra-répandu).
J'aime également l'impact que cette conférence a chez les amis à qui je la partage.Je n'ai pas de problème de vulnérabilité : je fais partie de ces gens qu'elle décrit, qui s'aime...parce qu'ils s'aiment. Au début je pensais donc qu'elle exagérait ou qu'elle était un cas à part. Mais en fait, non, il s'avère qu'énormément de gens autour de moi ne s'aiment pas. Je n'en avais pas conscience. J'ai la naïveté de penser que tout le monde fonctionne comme moi.
3 choses à emporter
#1| Accepter qu'on ne peut pas trier sélectivement ses émotions, on ne peut pas se protéger des émotions négatives sans se couper des émotions positives.
#2| Comprendre que les gens qui s'aiment n'ont pas de secret si ce n'est le courage d'embrasser leurs imperfections comme on embrasse celles d'un ami.
#3| Apprendre à voir la vulnérabilité chez soi comme une bonne chose. D'ailleurs, quasiment tout le monde apprécie la vulnérabilité chez les AUTRES. Personne n'aime les gens parfaits. Paradoxe. On aime la voir chez les autres, mais on n'aime pas la voir chez soi.
Comment je m’en suis servi dans mon livre ?
Comme je te l’ai dit, je me suis fortement appuyé sur les travaux de Brené Brown sur plusieurs chapitres. Mais principalement sur le 7 et le 10. C’est à dire :
Septième principe : je vois que la vie est un escalier mais que je ne vis que sur une seule marche à la fois
et
Dixième principe : je comprends l’utilité de la souffrance
Pour aller plus loin
Elle a aussi donné une deuxième conférence qui est un peu la suite, mais qui se focalise sur le sujet de la honte :