7 phrases que tu dis car tu es autiste
Voici les phrases que j’ai le plus souvent entendues dans la bouche d’autistes. Bien sûr, ça veut pas dire que si tu dis une des ces phrases tu es forcément autiste. Ça ne veut pas non plus dire que si tu ne dis aucune phrase tu n’es pas autiste. Mais si une des phrases résonne en toi ça peut te donner l’envie de fouiller.
#1 | “Je suis introverti·e, j’ai besoin de temps solitaire pour me recharger”
Celle-ci c’est, de loin, celle qui me permet le plus souvent de me mettre sur la piste de l’autisme. Déjà c’est flagrant quand la personne est en réalité extravertie. L’extraversion c’est pas juste la batterie sociale c’est aussi l’assertivité et l’enthousiasme donc si la personne n’a aucun mal à dire ce qu’elle pense et qu’elle est énergique alors elle est bien globalement extravertie même si elle a une petite batterie sociale).
Mais alors, comment différencier autisme et introversion ? Voici 3 pistes que j’ai trouvées sur la chaîne YouTube Autism From The Inside
Tu préfères la solitude ou tu ressens du stress ou de la fatigue dans les situations sociales ?
L’introversion c’est, entre autres, une préférence pour la solitude. Mais toi, tu préfères la solitude de manière tout à fait libre ou bien alors c’est que les situations sociales t’angoissent ?
Ça peut être parce que tu ne te sens pas safe dans les grands groupes, tu as peur qu’on te rejette, tu as peur de ne pas t’intégrer, etc.
Dans ce cas tu as une grande motivation sociale (le désir profond de nouer des relatons). C’est ton anxiété sociale le souci :
Est-ce que c’est à cause d’un surplus sensoriel que tu t’épuises en groupe ?
Les personnes introverties, comme les autistes ont des petites batteries sociales. Mais ce qui est important c’est pourquoi ? Est-ce que c’est le concept des relations en soi qui t’épuise ou est-ce que c’est parce que tu as une hypervigilance (comprendre les blagues, savoir quand c’est ton tour de parler et/ou changer le sujet, encaisser le brouhaha des autres discussions, lire les visages, etc) ?
Tu es une version silencieuse des gens “normaux” ou une personne cheloue (bruyante ou pas) ?
Une personne introvertie se sent globalement “normale” à l’intérieur. Juste elle aime la solitude et les petits groupes. Elle manque d’assertitivité et d’énergie, mais toujours de manière typique. Et toi ? Tu te sens comment ? Est-ce que tu t’es déjà dit que tu venais d’une autre planète ? Que tu étais un autre modèle de personne ?
#2 | “J’aime les gens chelous même si moi je ne suis pas chelou·e”
Alors ça c’est un classique qui me fume de rire. D’autant plus que moi-même je suis convaincu de ça. Dans les discussions, dès que y’a une personne cheloue, c’est moi que les autres envoient lui parler. Mais j’avais le culot de penser comme Annie Kotowicz dans What I mean when I say I’m autistic :
À la moitié de ma vingtaine, j’ai rencontré un nouveau groupe d’amis qui me comprenaient d’une façon que personne d’autre n’avait jamais su faire.
(…)
Mon attitude tacite envers ces amis était toujours : « Ces gens sont incroyablement cool. Tous ceux qui n’arrivent pas à voir au-delà de leurs manières étranges passent vraiment à côté de quelque chose. »
Je confesse avoir eu l’audace — et la prétention — d’imaginer que les inconnus qui me voyaient en leur compagnie feraient un double-regard, se demanderaient pourquoi quelqu’un d’aussi « normale» que moi appréciait leur présence, et reconsidéreraient peut-être leurs propres préjugés. Mais j’étais plus semblable à mes amis que je ne le soupçonnais.
Quelques années plus tard, alors que je leur rendais visite, le sujet des utopies est venu sur la table. L’une d’elles a dit que, pour elle, l’utopie serait de vivre sur une planète à part avec toutes les personnes avec qui il lui est facile de parler, et aucune de celles avec qui ça ne l’est pas. J’ai acquiescé avec enthousiasme, car j’adore son style de communication clair et direct et j’aimerais un monde rempli de telles personnes.
« Alors… est-ce que j’aurais le droit d’être sur ta planète ? » ai-je demandé, espérant que la réponse serait oui.
« Oui, bien sûr ! » a-t-elle répondu. Puis elle a ajouté : « Ah, et “autiste” est une façon courte de décrire le genre de personnes dont je parle. »
« Attends, quoi ? » ai-je répliqué, à la fois confuse et intriguée.
J’avais aussi ce culot : j’adore les canards, j’aime trop faire coin-coin comme un canard, j’aime trop quand je suis entouré de canards et qu’on est dans l’eau mais en vrai moi je suis un corbeau.
Bah non, Einstein ?
Pire encore, ça caressait mon ego, je me disais j’suis quand même trop sympa d’être le normal qui parle aux chelous.
#3 | “Quand j’étais enfant/ado j’étais solitaire et/ou je parlais pas et/ou j’étais victime de bullying”
On l’a vu, l’autisme est neurologique et pas psychologique : ça veut dire que ton cerveau ne changera jamais, l’autisme ne partira jamais (et heureusement) mais en revanche ça veut aussi dire que tu peux l’entraîner. Donc quand tu étais enfant tu étais solitaire car tu n’arrivais pas à te faire des ami·es. Puis un jour tu as appris, à force d’entraînement.
Parfois carrément tu peux retracer une date précise de bascule. Par exemple moi j’ai décidé un jour qu’on m’appellerait Abi. Et à partir de ce moment, j’étais un mec qui se faisait des ami·es.
Nicolas c’était le mec chelou au collège et début lycée. Abi c’était le mec chelou mais chelou cool tu sais. J’ai arrêté de me faire appeler comme ça après l’école de commerce mais y’a des gens qui aujourd’hui encore ne m’appelle que comme ça.
Sans m’en rendre compte j’ai carrément donné un nom à mon masque social.
#4 | Ce [insérer compétence de la vie d’adulte] c’est super dur
Ça peut être la cuisine, le ménage, l’administratif, la gestion de ton argent, de ton agenda…
Mais t’as l’impression que t’es pas tout à fait adulte que y’a des compétences que tu sais vraiment pas mobiliser.
#5 | Je suis hypersensible
Souvent d’ailleurs tu veux dire hypersensoriel·le. Par exemple y’a des bruits qui t’épuisent. Tu peux aller à un concert sans problème mais être au milieu de plein de conversations en même temps dans un bar va te vider. Parce que tu entends globalement tous les sons au même niveau. Alors que les personnes non-autistes ont un énorme filtre (je dis bien énorme, je croyais que je l’avais car je l’ai un peu) qui diminuent les sons qui ne les intéressent pas.
Ou alors tu as une hypersensibilité à la lumière. Ou alors aux odeurs, etc.
Ou alors un sens interne comme par exemple la faim : tu peux faire une crise si tu manges pas.
De mémoire, ça concerne 15% des gens. Donc pas que les autistes. En revanche ça concerne entre 90 et 95% des autistes (si on inclut aussi l’hyposensibilité).
Mais ce qui permet de se mettre sur la piste de l’autisme c’est quand tu as d’autres traits qui n’ont rien à voir. Par exemple y’a pas de lien entre être une personne généralement très franche, être hypersensible au bruit et avoir des petites psychorigidité comme l’allergie à l’injustice, la difficulté à parler avec des mots imprécis, etc. Tout ça pris ensemble… c’est ça qui est singulier et caractéristique.
#6 | Les gens sont bêtes / fades / hypocrites
Tu ne comprends pas pourquoi les gens sont intéressés par certains sujets, par exemple les gossip. Ou alors tu as l’impression qu’ils manquent d’intelligence et/ou de franchise.
Alors que pas du tout. C’est votre différence culturelle qui te fait penser ça. Dans la culture autiste on parle avec les mots du dictionnaire. Dans la culture neurotypique on parle avec des mots un peu flous, assortis d’émotions et de sous-entendus à décrypter.
Du coup tu te retrouves à crier mais les mots ont un sens !
Ce n’est pas de la bêtise de leur part c’est une autre manière de communiquer.
#7 | “Je joue un rôle en public”
Tout le monde joue un peu un rôle en public. Mais si ce sentiment est très fort chez toi c’est probablement que tu fais ce qu’on appelle du masking autistique. Tu ne savais pas faire ça enfant. Tu as appris au fur et à mesure avec des techniques pour te faire apprécier. Moi je sais que par exemple il faut que je surjoue chaque émotion. Genre si je veux paraître content je dois faire 250% de ce que je ferais naturellement.
Es-tu autiste ?
Cette semaine je te propose un deal simple : si y’a au moins 35 préventes je tourne une deuxième formation sur l’autisme. Ça s’appellera
ES-TU AUTISTE ? 3 semaines pour lever le doute en solo et sans paperasse
L’idée ce sera de te donner toutes les clés pour te faire ton propre avis sans devoir attendre pendant 18 mois un diagnostic (avec tout ce que ça comporte de violence). Bien entendu, à la fin tu n’auras pas de diagnostic puisque premièrement je ne suis pas habilité à en faire et deuxièmement je ne crois pas que l’autisme se diagnostique car ce n’est pas une maladie.
Je crois en l’identification. C’est ce que va te permettre cette formation. De t’auto-scanner en utilisant :
Les critères de l’autisme mais écrits très précisément et dans le détail
Les auto-test qu’on va manier avec prudence
Une auto-enquête sur ton passé (puisque les signes d’autisme sont souvent plus forts à l’enfance)
L’aide de proches (mais tu n’est pas obligé·e de leur dire que c’est d’autisme dont il est question, tu dois juste les sonder)
De l’aide de la communauté autistique
Car oui, j’ai oublié de le dire mais cette formation te donnera l’accès au groupe WhatsApp créé à l’occasion de la première. Groupe dans lequel tu pourras venir échanger sur tes doutes avec des personnes qui sont passées par là.
Au moment où j’écris y’a 18 préventes sur 35. Donc on est à 50% du chemin et il reste 2 jours. Donc si vous maintenez le rythme ça va le faire. Je croise les doigts.
Voici le lien (à utiliser avant vendredi 23h59) : https://nicolasgalita.podia.com/es-tu-autiste-3-semaines-pour-lever-le-doute-en-solo-et-sans-paperasse?coupon=AUTISME-AUTOSCAN-R